Radiation et cancer

Frederic Gaspoz

Qu’est-ce que la radioactivité ?

La matière est faite d’atomes. Au cœur de ces atomes, se trouve un noyau, 10 000 à 100 000 fois plus petit. La radioactivité est un phénomène naturel qui se produit dans ce noyau.

Certains noyaux atomiques sont instables : ils se transforment alors spontanément pour se stabiliser. Pour cela, ils dégagent de l’énergie sous forme de rayonnements, dits ionisants. Il existe trois types de rayonnements, désignés alpha (α), bêta (β) et gamma (γ). Ces rayonnements, dits ionisants, sont des particules émises par des noyaux avec une grande énergie : c’est la radioactivité.

Les effets de la radioactivité sur la santé

La radioactivité, naturelle ou artificielle, n’est dangereuse pour les organismes vivants que si la quantité d’énergie transmise est trop élevée.

Les effets induits par les rayonnements ionisants dépendent de la source d’irradiation (nature, énergie, etc), du mode d’exposition (temps, débit, distance), et de la cible (tissus ou organes touchés). Ces effets peuvent être :

Déterministes : ils apparaissent systématiquement à partir d’une certaine dose, variable selon l’organe ou le tissu touché ; ils sont d’autant plus sévères que la dose est élevée. Ce type d’effet s’observe lors des accidents nucléaires, comme par exemple aux abords de la centrale de Tchernobyl. Le délai d’apparition de ces effets après l’exposition varie de quelques heures à quelques mois.

Aléatoires (ou stochastiques) : ils sont plutôt liés à la transformation des cellules, et c’est dans ce cas la probabilité d’apparition de l’effet qui augmente avec la dose reçue. Le délai d’apparition de ces effets, lorsqu’ils existent, est de plusieurs années après l’exposition.

Le syndrome d’irradiation aigüe

Il est exceptionnel et toujours accidentel. Il concerne les personnes situées au voisinage immédiat de la source. Il correspond à un effet déterministe résultant d’une exposition à une forte dose de rayonnements due à un accident. Il peut s’agir soit d’un accident nucléaire (comme celui de Tchernobyl par exemple), soit d’un accident radiologique (irradiations industrielles, médicales, de recherche).

Les symptômes initiaux de l’irradiation aiguë de l’ensemble du corps sont : nausée, vomissement, diarrhée, fièvre, céphalée, érythème. Le premier indicateur de sévérité du syndrome est un faible délai d’apparition, l’intensité et la durée de ces symptômes.

Ce syndrome est observé à partir de doses supérieures à 1 Gray (Gy), soit approximativement 1000 mSV. Ces doses entraînent, dans les semaines qui suivent, une destruction plus ou moins importante des cellules de la moelle osseuse (aplasie médullaire). Celle-ci est à l’origine d’une diminution du nombre de globules sanguins et de troubles de la coagulation. Ce syndrome d’atteinte de la moelle osseuse exige des soins adaptés : transfusion, facteur de croissance, greffe.

A partir de 4 Gy, on sait que 50% des personnes irradiées vont mourir (c’est la DL50). Au-delà de 10 à 12 Gy, toute thérapeutique est vaine, car il apparaît alors d’autres syndromes, tels que l’atteinte irréversible du système digestif ou du système nerveux central (IRSN).

Le risque de cancer – Effets à long terme (aléatoires)

Sur le long terme, du fait d’altérations subies au niveau de la cellule, l’exposition à des rayonnements ionisants peut conduire à l’apparition de cancers secondaires chez les personnes irradiées. C’est pourquoi certaines populations comme les survivants d’Hiroshima et de Nagasaki, ou les personnes qui travaillent avec des matériaux radioactifs comme les travailleurs des mines d’uranium ont développé plus de cancers que les personnes qui n’ont pas subi d’irradiation.

Ces effets, peuvent se révéler plusieurs années, voire plusieurs dizaines d’années après l’irradiation. Cependant toutes les personnes touchées ne développent pas de cancer : cela n’est qu’un risque. La fréquence dépend en partie de la dose reçue (plus la dose est importante, plus le risque de développer un cancer est fort).

Actuellement, on ne sait pas distinguer un cancer provoqué par des rayonnements ionisants d’un cancer qui a une autre origine. En outre, on a remarqué que la gravité d’un cancer n’est pas liée à la dose reçue ; il n’y a pas de dose minimale connue correspondant à l’apparition d’un cancer.

Le CIRC a réuni un groupe de travail afin d’estimer la cancérogénicité de différents types de rayonnements et pour identifier les localisations cancéreuses correspondantes. Les rayonnements suivants ont été classés dans le Groupe 1 par le CIRC :

Rayonnements ionisants :

Emetteurs de particules alpha

Emetteurs de particules bêta

Rayons X et rayons gamma

Rayonnement neutronique

Rayonnement solaire

Rayonnement ultra-violet (100-400 nm de longueur d’onde, comprenant UVA, UVB et UVC)

Pour consulter le détail des résultats, voir la fiche Revue des cancérogènes pour l’homme, Partie D : les rayonnements

Comment est-on exposé à la radioactivité ?

Deux modes d’irradiation sont possibles :

l’exposition externe : la source de rayonnements est située à l’extérieur du corps ou au contact direct de la peau et les rayonnements irradient une partie du corps ou son ensemble.

l’exposition interne, ou contamination : la substance radioactive a été respirée, ingérée, ou a pénétré dans l’organisme par une plaie ou par la peau.

Il existe trois principales sources d’exposition :

l’exposition médicale, la plus importante

l’exposition naturelle

l’exposition industrielle, accidentelle

En dehors des cas accidentels nucléaires (Tchernobyl, par exemple) qui correspondent à des expositions aigües à forte dose aux abords du site, la principale source d’exposition humaine aux rayonnements ionisants est liée aux traitements des cancers par radiothérapie (fortes doses sur des surfaces ciblées), et aux examens d’imagerie médicale (radiographie, scanner, scintigraphie). Vient ensuite l’exposition naturelle, dont on distingue plusieurs sources d’exposition aux rayonnements (voir figure ci-dessous) :

le radon, principale source d’exposition naturelle, est un gaz naturel qui s’échappe de la croûte terrestre

le rayonnement cosmique, qui provient de l’espace et augmente avec l’altitude,

le rayonnement tellurique : uranium, thorium, potassium contenus dans les sols, principalement dans les régions granitiques,

les eaux minérales et les aliments, qui collectent naturellement des éléments du sol.

Exposition professionnelle et radioactivité

Certains professionnels sont exposés aux rayonnements ionisants.

Les salariés de l’ensemble du cycle de la production d’électricité nucléaire (usines de concentration et d’enrichissement de l’uranium, centrales nucléaires, retraitement, démantèlement, déchets) ;

Les salariés concernés par l’usage des rayonnements ionisants : applications médicales et vétérinaires, recherche, activités industrielles diverses, militaires,

Le personnel navigant des compagnies aériennes qui est soumis au rayonnement cosmique.

Près de 320 000 travailleurs ont été suivis dans le cadre de leurs activités professionnelles. Le code du travail classe les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants en deux catégories :

catégorie A : exposition à plus de 6 mSV par an (au plus 20 mSv) ;

catégorie B : exposition à 6 mSv au plus par an.

Les personnes qui travaillent avec des rayonnements ionisants doivent porter des appareils spécifiques, des dosimètres, adaptés aux différents types de rayonnements. Les dosimètres permettent de contrôler la quantité de rayonnements reçus et de s’assurer que la personne n’a pas reçu une dose supérieure à la norme tolérée ou, si cela se produit, d’en connaître l’importance. Les travailleurs qui risquent une contamination interne sont tenus à un suivi médical régulier. La présence d’une personne compétente en radioprotection (PCR) est obligatoire dans les établissements exposés.

Les limites réglementaires sont de 1 mSv par an pour la population générale, en plus de la radioactivité naturelle.

Les unités de mesure de la radioactivité

Il existe trois unités de mesure de la radioactivité :

le Becquerel (Bq) : il mesure la radioactivité proprement dite, c’est-à-dire le nombre d’atomes qui, par unité de temps, se désintègrent et émettent un rayonnement. Plus l’activité mesurée est forte, plus il y a de rayonnement et donc d’énergie émise.

le Gray (Gy) : il mesure la dose absorbée, c’est-à-dire l’énergie cédée par les rayonnements ionisants à la matière par unité de masse (1 Gy = 1 joule par kilogramme). A dose absorbée égale, les effets varient suivant la nature des rayonnements (1 gray de rayonnement alpha est considérablement plus dangereux qu’un gray de rayonnement bêta).

le Sievert (Sv) : c’est la dose équivalente, qui mesure les effets biologiques des rayonnements sur la matière vivante. Pour la même quantité d’énergie déposée, les rayonnements ont des effets différents sur les tissus. La dose équivalente permet d’évaluer les effets biologiques des rayonnements en radioprotection (c’est-à-dire aux faibles doses).

@fredericgaspoz

Dangers de la radiation nucléaire

radiations

1/ Quels sont les risques encourus lors d’une radiation ?

Les matières radioactives sont constituées d’atomes instables, qui, en se désintégrant, émettent des radiations. Ces radiations perturbent le fonctionnement des cellules vivantes. Elles sont d’autant plus dangereuses que nos sens ne peuvent les détecter. Une irradiation très forte tue les cellules et provoque des brûlures radioactives, la maladie et souvent la mort.

Un niveau d’irradiation moins élevé entraîne des mutations dont les effets sont peu prévisibles. Certaines personnes souffriront de cancers, ou donneront naissance à des enfants atteints de malformations. Les effets se manifestent souvent de nombreuses années après l’irradiation.

En cas d’irradiation encore plus faible, les scientifiques sont en désaccord quant aux effets. Certains scientifiques, et en particulier ceux associés à l’industrie nucléaire, prétendent que des radiations faibles sont inoffensives pour la santé. D’autres considèrent que l’étendue des risques reste mal connue, car on continue de découvrir des effets inattendus de la radioactivité.

Par conséquent, « toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique ».

2/ Que sait-on sur les dangers de la radioactivité sur notre santé ?

Les rejets radioactifs des centrales sont censés ne pas être dangereux. Mais aucune réelle étude n’est menée. Certaines enquêtes indépendantes ont révélé une augmentation avérée des taux de leucémies autour de La Hague, mais ces résultats ont été attribués au hasard…

On décrit souvent la radioactivité naturelle comme dépourvue d’effets sanitaires. Pourtant, le radon (gaz radioactif naturel) est la 2ème cause de cancer du poumon après le tabac.

Bien qu’aucune dose ne soit inoffensive, des seuils sont admis par les normes internationales.

L’exposition à la radioactivité artificielle (y compris les essais nucléaires) a induit de nombreux cancers dans le monde.

Les données officielles des Nations Unies parlent de 1,17 millions de morts depuis 1945.

Le Comité européen sur les risques de radiation, qui utilise des méthodes d’évaluation qu’il estime plus réalistes, annonce le chiffre de 61,1 millions de morts.

3/ Il y a t-il déja eu des victimes de radiations ?

Il y a une dizaine d’années, la France a réalisé des expériences nucléaires au Sahara et en Polynésie, pour mettre au point des armes nucléaires.

Or les habitants de ces régions sont aujourd’hui victimes de graves maladies. Rien ne leur a été dit sur les risques des irradiations. Au contraire, les autorités affirment encore à l’heure actuelle, que les radiations étaient si faibles qu’il n’y a eu aucun danger.

Pourtant, « 4 fois plus de femmes polynésiennes que de femmes européennes sont atteintes d’un cancer de la thyroïde et d’ affections thyroïdiennes . En Polynésie, on accuse les essais nucléaires non sans raison. En effet, les explosions nucléaires éjectaient de l’iode radioactif qui – tous les scientifiques le reconnaissent – a tendance à se fixer sur la glande thyroïde. » Le groupe nucléaire français Areva, qui extrait de l’uranium au Niger et Gabon, est accusé d’avoir laissé sciemment ses employés et les habitants des zones minières exposés à un taux de radioactivité trop élevé.

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Nucléaire français

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Pour Erwan Benezet, en charge des sujets sur l’énergie au Parisien -, c’est le point de départ d’une enquête d’un an et demi qui abouti avec la sortie de son livre : « Nucléaire : une catastrophe française ». Avec une question : le nucléaire doit-il encore être l’énergie qui assure aux Français 75 % de leur consommation électricité ?

Multiplication des incidents, falsification de documents, fragilité financière, opacité, risque terroriste, incapacité à trouver une solution pérenne pour les déchets nucléaires… Les problèmes pour la filière de l’atome, mais surtout pour EDF s’accumulent. Et pourtant, malgré les scandales à répétition, l’entreprise publique continue de tracer le sillon du nucléaire en France envers et contre tout. Pire, alors que son réacteur de troisième génération, l’EPR, rencontre les plus grandes difficultés techniques et financières pour sortir de terre en France, à Flamanville (Manche), mais aussi à l’étranger, EDF prépare en toute discrétion la prochaine génération d’EPR… low cost.

Comment ? Comme le révèle Erwan Benezet, en revoyant à la baisse le niveau de sûreté des futurs édifices, avec une seule enceinte de protection en béton au lieu de deux, en abaissant les dispositifs de redondance qui passent de quatre à trois tout en augmentant la puissance du nouvel EPR. Faut-il avoir peur ? Non, si le choix de poursuivre dans le nucléaire et la sûreté qui l’accompagne, sont décidés en toute transparence. Et c’est bien là tout le problème. À travers cette enquête, on découvre que le contrat passé il y a quarante ans, entre l’État, EDF et les Français qui ont dit oui au nucléaire à LA condition que cette énergie soit très étroitement surveillée, a subi de nombreux coups de canif.

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Zéro net déforestation

frédéricgaspoz

La déforestation est une cause majeure de la perte de la biodiversité et du réchauffement climatique. Elle cause la perte des moyens de subsistance des populations locales qui en dépendent et la perte de ressources en eau. La déforestation nous fragilise aussi contre les risques naturels.

Il s’agit de la perte de surface forestière au profit d’autres utilisations des terres, ou la réduction importante du couvert forestier. Elle se distingue de la dégradation forestière, qui représente l’altération des qualités de la forêt, comme par exemple la biodiversité ou les services écosystémiques. Entre 1990 et 2015, la déforestation s’élève à plus de 240 millions d’hectares. Les fronts de déforestation sont concentrés en Amérique du Sud, dans le bassin du Congo ainsi qu’en Asie du Sud-Est.

Le développement des terres agricoles en zone tropicale est la première cause directe de la déforestation, avec plus de la moitié de la déforestation mondiale directement liée à la conversion des forêts en cultures ou pâturages. Selon Frédéric Gaspoz, le développement des terres agricoles en zone tropicale est la première cause directe de la déforestation.

Alors que la déforestation en Asie du Sud-Est est largement imputée aux cultures de palmier à huile et maintenant d’hévéa, des préoccupations grandissantes viennent sur la forêt de l’Amazonie brésilienne où 8 000 km² de forêt ont disparu en 2016, soit l’équivalent de 1 120 448 terrains de football en une année. Le Brésil notamment, après avoir réussi à contrôler sa déforestation et à la ralentir jusqu’en 2012, connaît une recrudescence de la conversion de son couvert forestier, notamment en culture de soja, et pour des besoins d’élevage suite à des changements politiques récents. Dans le Bassin du Congo, où le taux de déforestation est autour de 0,20% par an, les causes de la déforestation restent actives à l’interface entre la mauvaise gouvernance forestière et la dynamique intersectorielle liée aux stratégies d’attrait des investissements étrangers et plus généralement au développement économique.

La Déclaration de New York sur les forêts est adoptée en 2014, préconisait d’éliminer la déforestation des chaînes d’approvisionnement. Elle est rapidement suivie par la signature en 2015 des Accords de Paris, qui reconnaissent que les forêts ont un rôle important dans la lutte contre le réchauffement climatique.

La « Zéro Net Déforestation » est le maintien à zéro de la perte nette de forêts et l’enrayement de la perte de qualité de forêts par la dégradation, afin de préserver les valeurs de la biodiversité.

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Biodiversité aquatique

Fredericgaspoz

Observant l’évolution de la biodiversité entre 1970 et 2014, on remarque que sur 880 espèces de mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons observées, les populations ont dégringolé de 83%. Les zones tropicales ont été les plus marquées, notamment l’Amérique centrale et du Sud où la baisse atteint 94%.

Parmi les raisons avancées on mentionne la modification et la destruction de l’habitat, les espèces envahissantes, la surpêche, la pollution – notamment plastique – mais aussi les maladies et le dérèglement climatique. Ces risques entraînent un déclin de la biodiversité.

Lacs, rivières ou zones humides, les écosystèmes d’eau douce, peu protégés, couvrent moins de 1% de la planète. Pourtant, ils fournissent un habitat à plus de 120 000 espèces connues : poissons, mollusques, reptiles, insectes, plantes et autres mammifères.

A l’échelle mondiale, on estime que l’étendue des zones humides, a diminué de plus de 50% depuis 1900. La quantité d’eau pompée par l’homme (à 70% pour irriger des cultures) et la qualité de l’eau, dégradée par l’eutropisation et les pollutions toxiques, sont également des sujets de préoccupation. Enfin, le changement climatique exacerbe les facteurs de stress existants et modifie la température des eaux, changeant les conditions d’habitation.

@fredericgaspoz

Projet Trans Mountain

fredericgaspoz

Le projet Trans-Mountain vise l’agrandissement du réseau existant d’oléoduc de Trans-Mountain d’Edmonton en Alberta jusqu’à Burnaby en Colombie-Britannique. Le projet prévoit un nouveau tronçon de pipeline d’environ 987 km, l’ajout ou la modification d’installations telles des stations de pompage et des réservoirs, ainsi que la remise en service de 193 km de pipeline existant. Le terminal maritime Westridge serait lui aussi agrandi, entrainant ainsi une hausse de la circulation des pétroliers.

Les répercussions du projet sur le climat sont importantes, selon Frédéric Gaspoz, car pourrait doubler la quantité de pétrole des sables bitumineux transporté par cet oléoduc, rendant plus difficile pour le Canada de respecter ses engagements de Paris en matière de changements climatiques.

L’exploitation des sables bitumineux en Alberta constitue actuellement un des plus graves problèmes environnementaux de la planète en plus de maintenir le Canada dans une logique de dépendance au pétrole et d’exportateur de ressources naturelles primaires. Alors que le niveau de production actuel engendre déjà des impacts colossaux sur l’eau, la forêt et le climat, compagnies privées et gouvernements cherchent à tripler la production actuelle d’ici 2020.

Coup dur pour le projet d’expansion du pipeline Trans-Mountain: la justice vient de mettre un coup d’arrêt aux travaux. Le gouvernement du Canada n’a pas suffisamment consulté les populations autochtones et a mal évalué les conséquences sur l’environnement avant de démarrer

Le gouvernement canadien subit un revers judiciaire majeur dans son projet d’expansion du pipeline Trans Mountain dans l’ouest du pays. L’une des plus hautes instances juridiques du pays, la Cour d’appel fédérale, a annulé le 30 août le décret permettant au projet d’aller de l’avant.  Frédéric Gaspoz relève la portée de cette victoire des opposants au projet controversé de 7,4 milliards de dollars (4,8 milliards euros), dont l’avenir est désormais incertain.

Dans son jugement, la Cour d’appel affirme qu’Ottawa a manqué à ses obligations de consulter de manière adéquate les communautés autochtones avant d’approuver le projet d’expansion du pipeline en novembre 2016. Conséquence : il faut en reprendre l’évaluation, y compris concernant les conséquences sur l’environnement.

Les travaux préliminaires du chantier de l’expansion de l’oléoduc venaient pourtant de commencer en Alberta pour acheminer du pétrole via la province voisine de la Colombie-Britannique vers la côte pacifique canadienne, afin d’alimenter les marchés étrangers.

@FredericGaspoz